Rochers de la Vallée d’Aoste

Rocailles Val d’Aoste

À l’entrée du Jardin se trouve la flore de la Vallée d’Aoste, la région où se trouve le Jardin. C’est la plus petite d’Italie, comme on l’apprend à l’école primaire. Pourtant, bien que son territoire ne représente que 1 % de toute l’Italie, cette région abrite 4 % de la flore nationale. En apprenant les noms de ces plantes et en reconnaissant leurs parfums, vous découvrirez que chaque fleur cache une histoire. L’edelweiss, par exemple, est le symbole de ces montagnes, mais elle vient de très loin : des hauts-plateaux désertiques d’Asie centrale. Beaucoup pensent qu’elle est la fleur autochtone la plus rare, mais ce n’est pas le cas. Il y a ici des fleurs moins connues, et encore plus difficiles à trouver, comme l’Eritrichium nanum, un petit myosotis des moraines, ou le lys martagon, qu’on appelle « boucles de dame » en italien en raison de ses fleurs élégantes et bouclées.

Les fleurs rares ne finissent pas ici : en tournant autour de cette rocaille, on peut voir de nombreuses plantes remarquables. La Centaurea triumphetti, qui ressemble à un bleuet de montagne ; la Lychnis alpina, qui pousse sur le pâturage alpin aux altitudes les plus hautes ; la Lychnis flos-jovis, typique de milieux plus secs, qui poussent d’ordinaire à des altitudes inférieures ; la Campanula thyrsoides et la très rare Paeonia officinalis : aujourd’hui, dans la Vallée d’Aoste, cette plante ne se trouve que dans deux zones inacessibles de la basse vallée.

Il y a aussi les armoises. L’Artemisia genipi nous permet de savourer l’arôme du genepy : un digestif sucré. Même la grande gentiane (Gentiana lutea) a des propriétés digestives, mais prenez garde : elle ressemble beaucoup au vératre blanc (Veratrum album), qui est une plante toxique. Pour les distinguer, il faut bien regarder les feuilles, qui sont toujours opposées et distribuées en couple sur la Gentiana lutea avec cinq nervures divergentes vers le bord, et jamais duveteuses ; le Veratrum album a des feuilles alternées, disposées à des hauteurs différentes sur la tige, les nervures sont nombreuses et parallèles, et ont un fin duvet sur la partie inférieure. Lorsque les espèces sont en fleur, il est très facile de les distinguer ; le vératre a de petites fleurs verdâtres disposées en spirale, tandis que la gentiane en a des jaunes, plus grosses, disposées en cercles concentriques.

Image de couverture : ©Antonio Furingo

 

Fiches plantes : Vallée d’Aoste

Famille: THYMELAEAECEAE

Nom commun: Bois-gentil

C’est un arbrisseau qui fleurit à la première fonte des neiges.

La plante mesure de 30 à 70 cm, sa tige est dressée et ramifiée, avec une écorce grisâtre. Les feuilles sont simples, entières et alternes, et se développent après la floraison. La fleur se compose de quatre pétales réunis en tube à la partie inférieure.

Le fruit du bois-gentil est une drupe rouge brillant d’environ un centimètre de diamètre : elle est toxique pour les mammifères, mais pas pour les oiseaux.

L’arbrisseau fleurit entre avril et juin ; il vit dans les bois, les pâturages et les lieux pierreux, de 500 à 2600 m, et on le trouve fréquemment dans la Vallée d’Aoste et les Alpes.

Famille: SCROPHULARIACEAE

Nom commun: Digitale jaune

La Digitalis lutea appartient à la famille des Scrofulariacées : c’est une plante vivace, qui peut mesurer de 50 cm à 1 m de haut. Ses feuilles ovales sont lancéolées : celles de la base sont dentées et beaucoup plus grandes que celles qui poussent le long de la tige. L’inflorescence est formée de nombreuses fleurs jaunes semblables à des clochettes, presque toutes tournées dans la même direction. La digitale jaune vit dans les clairières entre 800 et 1600 m d’altitude, et on peut l’admirer en fleur entre juin et juillet.

Cette plante a des propriétés cardiotoniques, mais les préparations obtenues à partir de ses principes actifs ne doivent être administrées que sur prescription stricte et sous contrôle médical continu, car les médicaments à base de digitaline peuvent en effet provoquer des intoxications et des empoisonnements.

Elle contient une substance, la digitaline, qui n’a pas encore été synthétisée en laboratoire.

La Digitale pourpre est très similaire : c’est une plante bisannuelle, un peu plus grande et avec des fleurs pourpres tachetées de blanc. Elle pousse spontanément dans les bois de Sardaigne et de Corse, mais elle est cultivée pour son importante concentration de principes actifs, présents dans les espèces spontanées. Toutes les digitales sont toxiques.

Famille: SAXIFRAGACEAE

Nom commun: Saxifrage musquée

Sinonimo: Saxifraga exarata subsp. moschata (Wulfen) Cavill.

Cette plante a une tige plus ou moins glanduleuse, presque glabre ; ses feuilles sont obtuses, avec des nervures peu profondes, et sont entières ou divisées en 3 à 5 lobes linéaires. Elle fleurit entre juillet et août et ses pétales sont généralement vert jaunâtre, rarement blancs, roses ou violet foncé. L’espèce est très commune dans toute la Vallée d’Aoste : on la trouve dans les pâturages, sur les rochers ou dans les éboulis.

 

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